Orage, crue, tremblement de terre, rupture de canalisation, court-circuit électrique, acte de malveillance sont quelques-uns des risques majeurs qui peuvent entraîner la perte irrémédiable des collections.
L’épisode de l’incendie de Notre-Dame de Paris a montré la fragilité de notre patrimoine et notre attachement aux symboles de l’histoire, marqueurs de notre mémoire collective.
Comment protéger notre patrimoine ? Comment réagir en cas d’inondation, de départ de feu, d’infestation de moisissures ? Quels documents sauver en priorité ? Où stocker les ouvrages sinistrés ?
Pour se préparer, les institutions (archives, musées, bibliothèques…) établissent un plan de bataille : c’est le plan de sauvegarde.
Il s’agit alors de constituer une véritable petite armée, avec personnels et pompiers, qui pourra être déployée très rapidement en cas d’urgence.
L’information et la formation sont les premiers piliers de cette organisation : il faut identifier les risques, localiser les œuvres majeures, acquérir le matériel de secours et former les soldats mobilisés pour le sauvetage des collections. Chacun doit connaître les locaux, les procédures d’intervention et les précautions à prendre pour manipuler les documents fragiles.
Quand le sinistre survient : alerter et bien s’entourer sont essentiels !
Il faut savoir qui appeler, réquisitionner les espaces de repli, organiser le tri, le séchage et/ou la congélation qui permettra d’attendre l’intervention des restaurateurs.
Anticipation et rapidité de déploiement sont donc les clés pour que, le jour du sinistre, les pertes soient limitées.
La protection du patrimoine culturel est un objectif rappelé dans le plan ORSEC (organisation de la réponse de sécurité civile) du code de la sécurité intérieure. Les autorités locales sont fortement incitées à mettre en place des plans de sauvegarde pour être en capacité de répondre à l’urgence. Le plan de sauvegarde des biens culturels (PSBC), dans un monument historique, un musée, un dépôt d’archives ou une bibliothèque doit :
Ce document est un outil opérationnel dans l’aide à la prise de décision par les services de secours ou le responsable d’établissement. Il sera utilisé par les pompiers en cas de sinistre. Il doit notamment fournir la liste des biens prioritaires à évacuer ou à protéger sur place et leur repérage sur des plans légendés et numérotés.
À l’échelle nationale, Bouclier bleu France, association loi 1901 reconnue d’intérêt général, regroupe des professionnels du patrimoine ou des secours et sensibilise à la protection de tous les types de biens culturels contre l’ensemble des aléas naturels.
L’association développe la «culture du risque» pour les spécialistes du patrimoine, propose des formations, dialogue avec les pouvoirs publics et diffuse l’intégration du patrimoine culturel auprès des experts de la gestion du risque.
À l’échelle internationale, Blue Shield International, équivalent de la Croix Rouge pour le secours humanitaire, ajoute à ces actions l’identification des édifices et leur protection contre les destructions naturelles ou liées à des exactions militaires. Elle s´associe également à d’autres organisations non gouvernementales lors de catastrophes.
A l'été 2021, la Belgique a subi d'importantes inondations. Autour de Liège, de nombreux lieux de stockage ont été touchés. Après la catastrophe, les archives de l'État ont communiqué sur l'ampleur des dégâts. Le Bouclier Bleu Belge est particulièrement actif dans la mise en relation des bénévoles avec les institutions touchées. Archives de l'État- Liège
A pied d’œuvre, vidéo réalisée en 2019 par le Bouclier Bleu France. Exercice d'évacuation de collections patrimoniales (objets, livres, archives) incendiées ou touchées par des inondations, organisé en octobre 2018 par la section Pygarmed du Comité Français du Bouclier Bleu, en collaboration avec le SDIS 09