Complémentaire de la conservation préventive, la conservation curative constitue un ensemble d’actions directes entreprises sur l’objet dont la fragilité extrême et la vitesse de détérioration menacent son existence. Sans intervention, la perte imminente de l’objet est en jeu. La quête ultime de la conservation curative consiste ainsi à ralentir les processus actifs de dégradation afin de permettre aux livres de traverser les âges et les générations.
Lorsque l’objet est stable mais a perdu une part de sa signification ou de sa fonction du fait de détériorations ou de remaniements passés, les actions entreprises sont qualifiées de « restauration ». Celles-ci interviennent dans un contexte dénué d’urgence. Elles modifient l’apparence du bien afin d’en améliorer la compréhension. Il faut noter que les professionnels aujourd’hui considèrent la restauration comme une petite partie de leur travail, alors que pour le grand public le terme qualifie l’essentiel des activités de la conservation-restauration.
Une intervention sur un ouvrage, quelle qu’elle soit, s’impose toujours en lien avec un projet de sauvegarde ou de mise en valeur des collections, ou encore après un sinistre. Elle est réfléchie et nourrie d’échanges entre les acteurs de la conservation. Le professionnel qualifié mène à bien les différentes étapes du projet de conservation-restauration.
Tout commence par un examen approfondi du livre au travers de son identification, de sa description, de l’étude de ses valeurs culturelles ainsi que de son histoire matérielle. Puis le constat d’état dresse un premier bilan sanitaire et documente méthodiquement toutes les altérations visibles.
Des photographies et relevés complètent ce rapport pour suivre l’évolution et les modifications de l’objet.
Le diagnostic donne l’interprétation des altérations observées en identifiant leurs causes et leurs conséquences. Ainsi la connaissance physico-chimique des matériaux constitutifs des objets est cruciale pour comprendre les procédés de création et les phénomènes de dégradation.
Ces étapes permettent ensuite de définir un protocole de traitement selon des objectifs précis : sauvegarde, numérisation, exposition, etc. Celui-ci détaille les actions et les produits qui seront mis en œuvre.