Lexique

Ais de bois : jusqu’à l’époque moderne et l’apparition du carton, les ais de bois, planchettes épaisses et robustes, protégeaient le bloc-texte copié à la main. Bloc-texte et ais étaient assemblés pour former un codex. Pour les protéger, les ais étaient recouverts de cuir.

Annotation, transcription et comparaison sont autant de fonctionnalités facilitant l’exploitation des images d’une bibliothèque numérique à des fins de recherche telles que la prise de notes, la transcription informatique d’un texte manuscrit et la comparaison simultanée de plusieurs images.

Cabochon, ombilic et bouillons : le cabochon est un clou à tête ornée qui, lorsqu’il est placé au centre du plat du livre est appelé ombilic, et bouillon lorsqu’il est dans un des coins du plat. Les cabochons ornent notamment les reliures monastiques et disparaissent progressivement à la fin du 15e siècle, lorsque les livres commencent à être rangés debout sur les rayonnages de bibliothèques, au lieu d’être posés à plat sur les pupitres.

Cahier : dans la fabrication traditionnelle d’un document manuscrit ou imprimé constitué de plusieurs pages (livre, registre administratif…), le cahier est le résultat du pliage -et éventuellement de l’encartage- d’une feuille. Les différents cahiers sont ensuite destinés à être reliés pour constituer le livre définitif. Cette technique est l’émanation du développement du codex, ouvrage sous forme parallélépipédique succédant au rotulus, rouleau. Utilisée avec le parchemin puis le papier pour la constitution de manuscrits, elle a été reprise et perfectionnée dans le monde de l’imprimerie.

Caractère d’imprimerie : en typographie (ensemble des techniques permettant de reproduire des textes par l’impression), un caractère ou type (mobile, typographique ou d’imprimerie) est une petite pièce, en bois ou en plomb, destinée à recevoir de l’encre avant d’être pressée sur un support, généralement en papier, pour y laisser son empreinte.

Climat : en conservation, ensemble des phénomènes naturels qui conditionnent l’état de l’atmosphère en un lieu clos. La variation de la température et de l’humidité de l’air influencent particulièrement la conservation des collections : plus les variations sont importantes et rapides, plus les matériaux se dégradent rapidement.

Codicologie : science qui étudie le livre manuscrit en tant qu’objet. L’étude codicologique d’un manuscrit se concentre donc sur les techniques de fabrication mises en oeuvre et la nature des matériaux utilisés, leurs interactions, leurs productions. Elle analyse également les accidents que l’ouvrage a connus au fil des années : remaniements des reliures, changements de décors, ajouts de notes, de planches ou de pages, lacunes, déchirures ou pertes de feuillets, etc. Cette discipline est complémentaire de la paléographie qui se concentre sur l’écriture et ses aspects matériels.

Composés organiques volatils : regroupent une multitude de substances volatiles émises par les matériaux de construction, les meubles, les produits de traitement et de décoration, les produits d’entretien, etc. Certaines de ces substances sont nocives pour les objets du patrimoine mais aussi pour l’environnement et la santé humaine.

Couvrure : terme de reliure désignant la couverture des livres. Dans les ultimes étapes du travail de reliure, les plats et le dos du livre sont recouverts d’un matériau appelé couvrure. Cet habillage peut être fait de cuir, de parchemin, de papier ou de textile.

Cuir : peau animale rendue imputrescible par un traitement de tannage. Ce processus physico-chimique permet, grâce à l’emploi des tannins (matières végétales ou minérales), d’améliorer la résistance à l’eau et à la chaleur de la peau.

Décor à froid : aussi appelé « estampage à froid », technique qui consiste à pousser un outil (essentiellement fer, roulette ou plaque), préalablement chauffé, sur le cuir de couvrure du livre à la surface duquel il laisse une empreinte en creux, souvent brunie. Les premières reliures de cuir estampées connues en Europe occidentale datent de l’époque carolingienne, mais l’apogée de ce type de décor se situe aux 15e et 16e siècles. Les petits fers largement utilisés jusqu’alors cédant progressivement la place aux roulettes et aux plaques.

Dorure à la feuille : technique qui permet de décorer les couvrures des ouvrages. Elle se distingue de l’estampage à froid par l’usage, en intercalaire, d’une feuille de métal – souvent de l’or – entre l’outil et la peau.

Enluminure : décor peint à la main ajouté dans un manuscrit pour l’illustrer. Très variées, les enluminures sont dites « historiées » quand elles représentent une scène (épisode religieux, scène de la vie quotidienne par exemple). Elles peuvent aussi être des initiales richement ornées.

Films inversibles : les films inversibles, appelés « diapositives » ou parfois « Ektachromes » rendent possible l’observation directe de l’image, sans inversion des couleurs, sur une table lumineuse ou par projection, contrairement au film négatif.

Films négatifs : les films négatifs enregistrent, en couleur ou en noir et blanc, une image en inversant la polarité des couleurs et de la luminosité.

Format : en informatique, désigne le codage d’une information numérique. Il existe plusieurs formats d’images dont les plus courants sont JPEG et TIFF, bien que JPEG désigne en fait une méthode de compression.

Gravure : ensemble des techniques artistiques, artisanales ou industrielles qui utilisent l’incision ou le creusement pour produire une image, un texte ou toute autre inscription dans la matière.

Humidité relative : correspond à la quantité de vapeur d’eau dans l’air par rapport à la capacité maximale que ce dernier peut contenir dans un espace donné. Elle s’exprime en pourcentage (%) et dépend de la température et de la pression.

Imprimé : document reproduit en série au moyen de caractères mobiles (typographie), ou par report sur plaques (offset, photocomposition).

Informatique documentaire : regroupe l’ensemble des applications informatiques liées à la documentation, activité qui consiste à collecter, traiter et diffuser l’information, quel que soit son support, pour répondre aux besoins des usagers.

Lithographie : technique d’impression qui permet la création et la reproduction à de multiples exemplaires d’un tracé.

Manuscrit : document écrit à la main.

Mégissier / Tanneur : artisans qui transforment les peaux en cuirs. Les petites peaux – agneau, mouton, chèvre – sont préparées par le mégissier et les grandes peaux – vache, veau… – par le tanneur. Le mégissier tient son nom du mégis : un bain à base d’eau, de cendres et d’alun dans lequel étaient trempées les peaux.

Papier : support d’écriture formé à partir de fibres végétales. La pâte à papier fut d’abord obtenue à partir de chiffons, puis à partir de bois broyé. La feuille de papier est formée sur un cadre puis pressée pour éliminer l’excédent d’eau et enfin séchée avant de pouvoir être utilisée.

Parchemin / Parcheminier : le parchemin est réalisé à partir d’une peau, tout comme le cuir, mais son processus de fabrication diffère. Après nettoyage des chairs et graisses, la peau est mise sous forte tension sur un cadre pour séchage. L’épaisseur de la peau est ensuite affinée et travaillée pour obtenir une surface blanche, lisse et homogène, qui peut accueillir l’écriture. Ces peaux avaient plusieurs usages dont le support de l’écrit. Le parcheminier est l’artisan qui fabrique ces peaux.

Photothèque : bibliothèque physique et/ou numérique de photographies et d’images. Celles-ci sont décrites au travers de mots-clés ou d’un thésaurus pour les rechercher facilement. De nos jours, des outils numériques permettent de les archiver et de les diffuser aisément.

Plat carton : à partir de l’apparition du papier et par extension du carton, les ais sont remplacés par des plats en carton. Épais, ils protègent de la même façon le bloc-texte que les ais de bois. Plus légers, ils ont permis de rendre le livre plus facilement transportable.

Relieur : artisan-artiste qui assemble les feuillets en cahiers, cousus entre eux pour former un codex. Le relieur procède ensuite à la « couvrure », opération qui consiste à couvrir le bloc-texte pour le protéger. L’ensemble crée une structure mécanique complexe qui a évolué à travers les siècles, s’adaptant aux usages du livre et à la manière de lire. Dans certains cas, en fonction du rang social de son propriétaire et de sa préciosité, la reliure pouvait être décorée, témoignant encore aujourd’hui d’un savoir-faire artisanal raffiné.

Standard de données : ensemble de préconisations techniques établissant des règles communes favorisant l’échange de données.

Support argentique : film composé principalement de grains d’argent sensibles à la lumière. Cette propriété physique a permis l’invention de la photographie au milieu du 19e siècle.

Unicum ou « unique » en latin : peut être désigné comme unicum un objet archéologique ou historique connu de nos jours à un seul exemplaire, alors qu’il a pu être produit en série. Un manuscrit est de fait un unicum : il est copié à la main et, pour les plus riches, décoré de manière unique selon l’inspiration de l’artiste enlumineur. Pour le livre imprimé, de nombreux éléments peuvent rendre un livre unicum : une particularité d’impression (ajout de planches gravées hors-texte, mise en couleurs de certaines planches ou décors), la richesse du décor de la reliure, etc. L’ex-libris – étiquette ou marque à l’intérieur du livre apposée par son propriétaire qui le revendique comme son bien – et/ou l’annotation du texte rendent aussi le livre unique.